Ici vous écrirez l'histoire de votre personnage, minimum 400 mots.Au départ il lui sembla qu’ils étaient à deux une entité complète. L’unité, la singularité, ces concepts ne furent pas le fruit d’une évidence naturelle mais bel et bien d’un apprentissage. L’autre squelette n’était pas lui. Il n’était pas l’autre squelette. Pourtant ils partageaient à peu de chose près tout. Leur temps, leur place, leurs activités… à l’exception de l’exécrable sens de l’humour de son compère.
Le premier mot qui eu de l’importance dans sa bouche et très certainement celui qu’il prononça le plus au cours de sa vie fut le prénom si coulant de ce qui pouvait être considérer comme son frère. Sans. Pas « docteur », pas son propre prénom -dont il n’eut pas beaucoup l’usage, ne rencontrant personne entre les murs de métal- juste « Sans. » Qui parlait comme si il était un vieux de la vieille, le responsable sur qui se reposer et le négociateur. Qui prenait sur ses clavicules le poids d’être le savant de son monde sans avoir jamais eu l’occasion d’en apprendre plus que Papyrus. Difficile d’appréhender aujourd’hui le poids de ce qu’il attendait de son âme frère quand se projeter dans le passé était un exercice qu’il n’avait jamais réussi à maîtriser.
Pas que Papyrus ne tentait pas d’entrer en communication avec le docteur. Il avait une douce affection pour lui, pour son regard fatigué et son visage de marbre. Le scientifique semblait avoir besoin de compassion et il le plaignait sincèrement. Chaque faveur que le chercheur leur fit fut consignée précieusement. Et si le squelette exubérant avait déjà l’admiration de son frère, la plus importante, il n’en demeurait pas moins qu’il s’entêtait à rechercher les compliments chez le plus âgé. Fatiguant ? Peut-être le fut-il quand il lui emprunta ses lunettes dans un moment de distraction pour nourrir sa curiosité, quand il hurlait et courrait dans les couloirs ou quand il faisait le difficile pour les expérimentations. Mauvais… Il le fut également, parfois.
Très vite en grandissant il s’avéra qu’il y avait plus de sujets de discorde qu’anticipé. Papyrus semblait être aussi espérant que son frère n’était lucide , aussi expansif que son frère n’était réservé, autant le visionnaire d’un avenir possible que son frère n’était le juge des actions passées. Les raisons de se chiffonner auraient pu être nombreuses mais la raison qui déjouait tout accrochage était qu’ils s’entendaient toujours sur l’amour qu’ils se portaient réciproquement.
Papyrus était heureux, toujours. Jamais son ciel bleu ne fut assombrie par un nuage de peine. Quoique fussent ces deux choses. Le squelette allait BIEN. Il était droit dans ses chaussures (bien qu’il n’en portait pas vraiment à cette époque) et le seul air vicié du laboratoire lui suffisait. Bien sûr, il s’interrogeait sur ce qui s’étendait au dehors de ces murs, mais le savoir ne serait qu’un surplus de joie sur un bonheur parfait. Et il était de son devoir de transmettre toute cette joie de vivre à tous ses proches ! C’est à dire deux. Pour le moment ! Selon les (rares) dires du docteur, ils y avaient d’autres gens dehors. Deux c'était un beau chiffre après tout. Chacun à leur façon, accablés par le poids des responsabilités, ils lui donnaient déjà tout.
Quand Sans vint le trouver un matin parmi tant d'autres pour lui proposer de sortir, tout se passa dans un flou étrangement permissif. Quelque chose en lui lui disait qu’il devrait poser des questions, que si il n’était jamais sorti de ce complexe c’était car quelque chose d’important le tenait chevillé à ce lieu. Les tenaient tous les deux. Mais il lui fut impossible de mettre le doigt dessus alors qu’il prenait ses affaires plein de doutes. Et quand il posa un pied en dehors du laboratoire l’idée même d’y revenir s’effaça de son esprit. Le laboratoire s’effaça. La routine s’effaça. Juste l’idée qu’il ne devait pas oublier quelqu’un persista. Outre cela il n’y avait plus que lui et Sans en vadrouille.
Pourquoi Snowdin ? Car Hotland était un endroit ridicule ! Il y avait des tapis roulants partout, impensable pour une jeune personne aussi énergique que lui et aussi des aérations de vapeurs à tout les angles… Et pour ceux qui portaient des robes ?! Papyrus ne voulait pas vivre dans un monde où porter une robe ne lui serait pas permit si l’envie lui en prenait. Snowdin était un endroit superbement calme où il pourrait s’exercer à enthousiasmer l’atmosphère. Y arriver fut un accomplissement, y habiter un autre défi que le squelette regarda son frère réaliser de loin. Travaillant pendant que Papyrus multipliaient les activités. Comme repeindre la formation rocheuse à l’entrée de Snowdin pour la faire ressembler à un pont et ainsi la rendre plus dramatique ou tenter de s’intégrer. Avec plus ou moins de succès selon ce qu’il entreprenait.
Malgré son incapacité à se faire des amis ici, les habitants du petit bourg n’en était pas moins des personnes généreuses et désintéressées. Quand Sans finit par leur offrir un logis, l’enfant bruyant avait inversé la courbe des tailles et commençait à le dépasser grâce à ses longues jambes. Il était bon de se calfeutrer dans le canapé du salon encore en aménagement et de s’endormir en écoutant la voix grave et coulante de son comparse de toujours, au chaud. C’est en se réveillant à côté du plus petit que fut prise la décision de rendre enfin la pareille à Sans. De lui rendre toute la sécurité et de le délester de quelques responsabilités qu'il convoitait.
Au fil du temps, l’ordre fut mit dans la maison à la façon Papyrus, c’est à dire parfaitement. Aucune couleur ne dénotait dans le décor, tout était à sa place dans un univers de propreté. Si on oubliait la pièce aménageait en chambre pour son frère et l’irréductible chaussette qui refusait l’annexion alors que tout le salon était déjà sous les bannières d’un nouvel état de propreté. Les mois s’enchaînaient autant que les centimètres qu’il gagnait. Les batailles pour le rangement de la chaussette également, 58 à zéro pour le moment en faveur d’un état libre et indépendant de saleté.
Plus le temps passait et plus le squelette prenait de l’espace dans les questions « adultes » tout en cherchant à accomplir ses ambitions. Devenir garde royal était sa chance d’obtenir la popularité qu’il lorgnait depuis toujours mais également de venir à bout des factures où prêts et taxe de la neige les prenaient à la gorge. Rien de grave, évidemment ! Juste de quoi se sentir un peu concerné. Le monde de Papyrus était toujours un espace de seinérité et de joie.
Il resta toute la nuit devant la maison du chef des gardes jusqu’avoir une chance de faire ses preuves. Undyne était sa source d’admiration et son modèle, comme l’était depuis longtemps Sans. Et sa détermination était infinie. Son entêtement lui permit même de se battre avec la guerrière et malgré une prestation qu’il jugea humblement exceptionnel, il sembla qu’il ne fusse pas encore prêt. MAIS on lui proposa d’être un garde en entraînement. En entraînement, cela voulait dire « bientôt » n’est-ce pas ? Cette nouvelle l’enchanta et le petit poids qui retourna son non-estomac ne fut que celui du bonheur qu’on le considère -bientôt- capable de mériter cette place.
Sentinelle n’était pas si loin de ses espérances puisque ce n’était que temporaire. N’est-ce pas ? Et cela payait les spaghettis. Un travail qu’il partageait avec son frère, cela lui permit de veiller d’un œil sur-protecteur sur sa personne.
Si Sans semblait un peu ailleurs, un peu usé par les événements il n’y avait pas de soucis à se faire car le grand Papyrus lui transmettrait cette joie de vivre sans fin qui alimentait son essence et son être. Si le plus grand squelette savait qu’il n’avait rien de vraiment gentil en lui, qu’il tapait souvent à côté et que la bonté n’était pas naturellement implanté dans ses os, il savait une autre chose. Il allait BIEN et cela lui permettait de faire l’effort de faire aller bien ses amis. Et cela lui permettrait de le faire jusqu’à ce qu’il obtienne son poste et avec la possibilité d’offrir un avenir plus méritant à ceux qui avaient déjà trop donné -sans oublier l’idolâtrie de sa merveilleuse personne ! Poste qu’il aurait bientôt. Assurément. Malgré les petites questions de substances, il sembla aux yeux du plus grand qu’ils étaient heureux. Sans l’aida à créer sa station de sentinelle en lui trouvant un carton que Papyrus aménagea par ses propres moyens. Papyrus était un incroyable architecte pour ceux qui l’ignoreraient encore. Et loin d’être le dernier de ses atouts, il était un fin designer de surplus puisque Sans l’aida également à confectionner son corps de combat qu’il ne lâchait maintenant plus jamais.
Les années passèrent et son frère semblait perdre goût à beaucoup de chose. Enfin peut-être pas au ketchup du Grillby’s où il passait sa vie bien que cet endroit était le purgatoire des frites, les abysses des burgers et le paradis de la graisse. Mais perdre goût à la rêverie, aux soirées de discussions à propos de science-fiction, à l’envie de s’intéresser… et bien de s’intéresser tout court. La gentille fainéantise sembla laisser place à l’amer lassitude. Les nuits de repos étaient entrecoupées de cauchemars et de terreurs nocturnes. Brutales parfois, déchirantes d’autres. Papyrus n’était pas un très grand dormeur et il pouvait donc rester avec son cachottier de frère lors de ce genre d’événements. Le soutenir du mieux qu’il pouvait car lui il allait BIEN, ce qui n’était pas le cas de son soutient de toujours.
Le Grand Papyrus n’avait jamais fait de cauchemars de l’entièreté de sa vie, il se trouvait donc dans le flou total. Ses courtes nuits étaient bercées par de nombreux rêves et jamais aucun ne l’avait réveillé en sursaut, ne l’avait fait hurler au coeur de ses draps rouges carmins. Souvent ils ressemblaient à un vieux film comme ceux que les deux frères passaient parfois dans leur magnétoscope. Gris, mal-animé et dé-cadencé. Tous à Snowdin avaient les yeux grand ouverts et un sourire pleins en croissant de lune. Tout allait BIEN.
Aussi grandiose soit le monstre il était bien démunie, rien qu’il ne fit ne semblait aider son âme frère. Alors quand Sans se jeta dans une quête scientifique digne d’un film, le plus grand n’hésita pas à lui prêter assistance. Parfois il passait pour donner un coup de pouce dans la construction de cette nouvelle « antre secrète », jeter un œil pour une pièce spécifique utile à son intello de frangin ou juste lui apporter de quoi ne pas mourir de faim. Des spaghettis, en général. Papyrus n’était pas un grand mangeur, bien au contraire, mais ce n’était pas une raison pour laisser Sans prendre des mauvaises habitudes. Et cette machine… La machine que Sans construisait l’attirait d’une certaine manière. Les symboles étranges sur les plans lui étaient familiers et il semblait que cet engin était la clé d’un mystère qu’il n’avait même pas conscience de devoir résoudre. Mais peu importait finalement, si son frère y trouvait du réconfort il n’était pas encore temps de l’embêter avec des questions abstraites. Plus tard peut être…
Quand Papyrus n’était pas en train de travailler, de cuisiner ou d’hurler sur son frère pour une quelconque raison (comme la c.h.a.u.s.s.e.t.t.e. CIEL ! Cette chaussette ne bougerait donc jamais?!) il entretenait ses relations sociales. Comme ne le laissait pas entrevoir sa boite au lettre d’ailleurs contrairement à celle de Sans. Mais la jalousie n’effleura même pas son esprit. Car il connaissait son frère et celui-ci ne disait jamais rien à personne, malheureusement.
Ses proches n’étaient pas nombreux mais très précieux. Il y avait Sans, Undyne et Flowey. Cette petite fleure était sa meilleure amie, si in-sécurisée et seule que Papyrus avait décidé de lui créer un fan-club dont il était le président et l’unique membre pour le moment. C’était avec elle qu’il passait ses heures de doutes et d’interrogations. C’était aussi grâce à elle qu’il allait BIEN.
La vie suivait son cours et Papyrus ne pouvait pas rêver mieux, futur garde royal -bientôt, bientôt-, et entouré de tant de gens reconnaissant sa magnificence. Il avait même un compte undernet avec 2 followers, le début d’une infinité. Il ne pouvait pas espérer aller mieux.
- Souvenirs obsolètes. Reboot de la réalité en cours.:
Et l’humain.e tomba. La joie du squelette fut immense, il lui semblait trouver une résolution dans cette venue. Une résolution à quoi, puisqu’il n’avait pas de problème ? Et bien … Peu importait ! On comptait sur lui et il comptait sur ses propres capacités pour le propulser vers ses rêves.
→ Quand l’humain.e déjoua tout ses puzzles avec enthousiasme, enthousiasme que son visage cachait bien mais que le monstre pouvait ressentir, il sembla qu’un poids s’échappa des épaules du squelette. Il lui sembla regagner une motivation qu’il ignorait avoir perdu. L’humain.e apporta beaucoup. Papyrus gagna un ami, Sans également, Undyne n’y échappa pas non plus. L’underground gagna un show du tonnerre quand l’humain et Mettaton firent leur duo sur petit écran. L’atmosphère gagna en amour quand Alphys trouva ses sentiments retournés par la chef des gardes. Les monstres gagnèrent la liberté. Et même si Papyrus fut triste pour ce qu’il considérait toujours comme son ami en la personne de Flowey, il était heureux. Rétrospectivement, il se rendait compte qu’il n’allait pas si bien que cela en bas. Et même si il lui semblait toujours qu’il oubliait un point essentiel de sa vie perdu dans les pénombre de la grotte, il sentait que Sans et lui iraient bien.
→ Quand ce qu’il cru être de prime abord l’humain.e passa froidement en dédaignant ses puzzles, Papyrus sentit que quelque chose clochait. Cette créature était perdue. Pourtant le Grand négociateur qu’il était ne réussit pas à lui donner goût à résoudre des énigmes. Démunie, Papyrus laissa l’humain.e (?) derrière pour préparer une nouvelle rencontre plus productive qui lui permettrait de toucher son cœur.
Quand il le retrouva plus tard, l’humain.e avait de la poussière sur les mains. Les tas de poussières s’amoncelaient à Snowdin, les familles étaient en deuils. Le squelette ne se projetait pas encore dans l’avenir même si il savait qu’il faudrait offrir des sépultures et des spaghettis de soutient à ces âmes en peinent. Ces morts lui faisaient de la peine. L’humain.e lui faisait de la peine. Il voulait lui offrir une porte de sortie. Il voulait être son guide, la laisser devenir la meilleure personne qu’iel pouvait être. Alors il lui proposa de l’épargner, malgré la peur qui glaçait ses os, ce couteau si menaçant qui faisait palpiter son âme de terreur.
→ Quand l’humain.e l’épargna, un soulagement immense le fit relâcher toute pression. Il sourit, une joie immense de le.la voir faire un pas dans la bonne direction au tripe. Il indiqua la suite du chemin pour qu’iel retourne chez lui, lui donna son numéro de téléphone et lui proposa de venir lui rendre visite. Quand l’humain.e rentra chez lui, laissant les monstres dans la cavité qu’il connaissait maintenant bien, les cicatrices du traumatisme étaient encore bien présentes mais le Grand Papyrus serait là pour panser les plaies et guider ses amis monstres vers la guérison.
→ Quand l’humain.e fit mine de l’épargner, un soulagement immense le fit relâcher toute pression. Il sourit, près à l’enlacer et le tintement de la lame sur ses os le laissa pétrifié de surprise. Sa majestueuse tête chuta alors que le reste de son corps se dissolvait en poussière. Il croyait toujours en l’humain.e. Il croyait qu’iel pouvait faire le bon choix. Qu’iel pouvait être une meilleur version d’iel même. Il devait y croire pour l’humain.e. Il devait y croire car sinon Sans serait...
Un matin, comme à son habitude maintenant, il alla trouver son frère pour l’éveiller. Il prit une grande inspiration devant sa porte et l’ouvrit à la volée. Le regard de Sans glaça sa colonne vertébrale. Jamais une telle expression n’avait dépeinte les traits de son grand frère. Est-ce qu’un rêve pouvait expliquer ce visage ?
Est-ce que tout allait vraiment BIEN ?